ALLERGIES  A  LA  VIANDE  ET   a-GAL

Une allergie très particulière à la viande a été récemment décrite (Australasian Society of Clinical Immunology and Allergy 2007)

   Elle est maintenant très bien comprise, et facilement dépistable en routine.

   A la différence des autres allergies de type I,  il s’agit d’une réaction survenant plusieurs heures (3-6h.) ou plus, après ingestion de viande de mammifère. Elle est généralement sévère, voire anaphylactique, et apparaît chez des personnes qui, auparavant toléraient la viande.

   Elle est favorisée par l’exercice physique, la prise d’alcool ou d’AINS ; le groupe sanguin B est, lui, protecteur.

   Cette allergie est consécutive à la sensibilisation à un oligosaccharide présent chez tous les mammifères, sauf les singes et les humains : le galactose a-1,3 galactose (a-GAL)

   On détecte dans tous ces cas des IgE spécifiques anti-a-GAL

    Le prick test aux extraits de viande reste négatif ; toutefois, beaucoup de patients présentant une sensibilisation  à a-GAL ont un test cutané positif à la gélatine.

    La sensibilisation s’acquiert à la suite d’une morsure de tique, dont le tractus digestif est riche en a-GAL. Elle est par ailleurs responsable des chocs anaphylactiques consécutifs à une perfusion de l’anti-tumoral cetuximab, qui contient un épitope de a-GAL !

a-GAL et autres allergies à la viande

                                    a-GAL                        protéines                           syndrome porc-chat

                           ………………………………………………………………………………. .

déclencheurs     viande de mammifère      protéines diverses                  albumine de chat

                          lait, gélatine                     caséine

symptômes        souvent sévères et           rarement sévères                    parfois sévères

                           tardifs                                endéans 2h                            endéans l’heure

âge concerné     surtout adultes                 surtout enfants                       adultes et adolescents

tests cutanés      peu fiables                       + aux extraits de viande        + pour squames de chat

                                                                   et souvent lait de vache           et extraits de viande

>test sanguins     a-GAL                          Bos d6 (albumine bovine)       Fel d2 (albumine chat)                                                                      

   moléculaires                                          Bos d7 (immunoglobuline)      Bos d6

 au labo     (*)                                           Gal d5 (albumine de poulet)    albumine porcine

(*) Remboursés par l’INAMI comme allergènes spécifiques (maximum 6 tests)

Soirée scientifique Vétérinaire du 03/10/2023

Ce 03 Octobre 2023, l’équipe vétérinaire du Labo Bauduin a organisé une conférence, animée par Bénédicte Renaville – COO chez PROGENUS – portant sur les nouveautés en matière de tests génétiques.

De nombreux vétérinaires ont répondu présents à cette soirée conviviale.

10 profils génétiques canins et 2 profils génétiques félins ont été présentés.

Pour chaque profil analysé, la conférencière a différencié pour l’espèce et la race dont il était question :

  • Les profils essentiels  reprenant les analyses des tests génétiques en lien avec les maladies les plus fréquemment rencontrées
  • Les profils complets relevant de tout ce qui peut, actuellement, être réalisé en matière génétique pour l’espèce et la race en question

Pour garantir au mieux les résultats, la conférence s’est clôturée par un rappel lié au protocole de prélèvement, au stockage et à l’expédition de ces derniers.

S’en est suivi un repas convivial.

Au plaisir de vous retrouver en Janvier 2024 pour notre prochaine conférence !

ALLERGIE  A  L’ARACHIDE 

   Ara h6, protéine de stockage (albumine 2S) allergène de l’arachide peut provoquer des réactions systémiques ; quelques  % de patients allergiques  y sont mono-sensibilisés.

    Il peut être utile de replacer ce test dans le contexte du dépistage des fréquentes allergies aux graines.

   L’allergie à l’arachide est relativement fréquente, de même que celle à la noisette ; la majorité des réactions se limitent à un syndrome oral, mais une minorité de cas se traduisent en réactions systémiques dangereuses.

   Ces réactions relèvent en fait de sensibilisations à 3 types de protéines présentant des significations très différentes, et ceci concerne, quoique moins fréquemment, tous les fruits à coque, graines, et légumineuses diverses.

Les PR10 (pathogenesis related) : protéines de transport de stéroïdes ; sensibles à la chaleur et aux enzymes digestifs ;  donc pas de problème avec les aliments cuits, ni risque systémique  (sauf taux d’IgE élevés contre la PR10 du soja) ; la sensibilisation est induite par le pollen de bouleau, et donc de loin la plus fréquente

Les LTP (lipid transfert protein) : concentrées dans les graines (leur permettent de résister l’hiver aux moisissures extérieures) ; stables à la chaleur et à la digestion, donc

susceptibles de résorption intestinale avec signes généraux, et risque persistant après traitement thermique (ex. pâtes à tartiner aux noisettes … nombreuses préparations de

l’agro-alimentaire renfermant de l’arachide …) ; cette sensibilisation est plus rare, mais probablement en croissance, car elle relève, au moins en partie, de l’exposition alvéolaire à la fumée (de la graine !) de cannabis.

Les protéines de stockage : stables à la chaleur et à la digestion ; les plus susceptibles de provoquer des réactions sévères ; la sensibilisation est (heureusement) la plus rare.

Principaux tests disponibles  (dosages d’IgE spécifiques) :     -liste non exhaustive-

                       arachide           noisette               noix                soja                 

                     arachis hypogaea     corylus avellana             juglans regia          glycine max

PR10             Ara h8              Cor a1                                        Gly m4

LTP               Ara h9              Cor a8               Jug r3                                      

Protéines       Ara h1              Cor a9               Jug r1               Gly m5

stockage          2, 3, 6                   14                                                6

les PR10 présentent des réactivités croisées importantes dans de nombreuses familles

les LTP   ont généralement aussi des homologies de structure suffisantes

les protéines de stockage ont une réactivité croisée limitée (aux espèces apparentées),

 (par exemple,  pas entre arachide et fruits à coque)

ALLERGIE  AU  SOJA

L’allergie au soja  est relativement rare (<1% dans la population générale en Europe).

Cependant, Glycine Max est considéré comme allergène émergeant : comme source d’huile et de protéine, le soja est omniprésent dans les produits de l’agro-alimentaire : il s’agit d’un allergène caché ; des manifestations cutanées ou gastro-intestinales sont les plus courantes dans une allergie au soja, mais des réactions systémiques sévères sont aussi possibles. A la suite de quoi, la présence de soja doit être mentionnée à l’étiquetage depuis 2003 en Europe.

Dépistage

   Les tests cutanés aussi bien que les dosages d’IgE spécifiques réalisés avec l’extrait total de soja (F14) ont de mauvaises valeurs prédictives tant négatives que positives.

  • apport des allergènes moléculaires

    3 protéines sont identifiées comme allergènes majeurs responsables de la sensibilisation :

r Gly m4 , une PR10 (Pathogenesis Related)

   Elle présente 66% d’homologie de structure avec la PR10 du bouleau ; dès à présent, en Europe centrale, 10% des allergiques au bouleau le sont au soja ; cependant, à contrario des autres allergies alimentaires dépendant de la sensibilisation aux PR10, via le bouleau, on peut

observer avec le soja des réactions sévères ; ceci s’explique par la particularité de la PR10 de soja plus stable à la chaleur et à la digestion ; en conséquence, les aliments peu traités thermiquement , tels le lait de soja, peuvent donner des accidents systémiques.

   Une concentration insuffisante en PR10 dans des extraits totaux utilisés pour les prick- tests ou les dosages in vitro (F14) explique vraisemblablement les faux négatifs parfois observés

chez les sujets sensibilisés via PR10 (les plus nombreux).

r Gly m5, une conglycine présentant une homologie de structure avec Ara h1 (arachide) et

r Gly m6,  proche de Ara h3 (légumine de l’arachide)

     Ces protéines de stockage très stables à la chaleur et à la digestion sont à l’origine des cas

d’anaphylaxie majeure ; 3 à 6% des enfants allergiques à l’arachide sont réactifs au soja ;

à l’inverse, les deux tiers des allergiques au soja le seront à l’arachide.

   Ces 3 tests recombinants sont disponibles en routine, et sont un apport diagnostique certain par rapport aux tests antérieurs

    Remboursés par l’INAMI comme allergènes spécifiques (maxi 6 tests)

    1 protéine au moins est responsable des faux positifs sur les tests utilisant l’extrait total  :

r Gly m3, une profiline, inductrice d’IgE généralement sans signification clinique

   (pas encore en routine >  tester les profilines de bouleau r Bet v2 ou de graminée r Phl p12)

ALLERGIES  MEDICAMENTEUSES 

Un diagnostic difficile qui représenterait un tiers des réactions indésirables médicamenteuses,

dont la caractéristique est d’être imprévisible, non dose dépendante, et impliquant l’un des 4

mécanismes immunologiques (Gell et Coombs)      –ce qui reste à prouver !

  -à titre indicatif, <2% de patients réagissent aux pénicillines si on leur en donne malgré un

  épisode antérieur-

    type I   :  lympho B > plasmocyte > IgE > mastocyte  (>dosage IgE, tryptase, histamine)

    type II  :  anticorps et activation du complément          (pas de test spécifique)

    type III : complexes immuns > maladie sérique            (pas de test spécifique)

    type IV : à médiation cellulaire des lympho T      (>test de transformation lymphoblastique)

Clinique

– peu sévère, le plus souvent :                       (de type IV, ou plus souvent d’origine virale !)

 réactions cutanées diverses (urticaires, angioedème, exanthème, erythème, photosensibilité)

– sévère :

 choc anaphylactique (mortalité <5%)  généralement IgE dépendant, mais pas toujours

 syndrome de Stevens Johnson  (mortalité 5%)  de type IV

 DRESS Drug Reaction with Eosinophilic Systemic Symptoms (mortalité 10%)   de type IV

 Syndrome de Lyell (mortalité 25%)  de type IV

– moins visible :

 hépatites, néphrites, pneumopathies, myocardites, vascularites     (plutôt de type III)

 cytopénies  (généralement de type II)

Facteurs d’implication

 le patient :        femme plus souvent que homme ;  jeune adulte plus souvent que enfant

 la pathologie :  asthme > risque majoré avec AINS ;  HIV > risques avec co-trimoxasole

 la génétique :

  HLA A29 B12 DR7 : sulfamidés > risque Lyell ; asiatique : carbamazépine > risque Lyell

Au labo

 Tests non spécifiques : éosinophilie,  tests hépatiques et rénaux, lymphocytose, …

 Tests spécifiques :

  valables pour les molécules de taille suffisante pour ponter 2 IgE sur un mastocyte (type I) 

  à savoir l’insuline, les b-lactames, céphalosporines, chymopapaïne ; aussi les protéines de

  l’œuf (allergie à certains vaccins) ; le cetuximab : a-GAL

  – les IgE spécifiques permettent de prouver une sensibilisation (sensibilité pas optimale)

  – l’histamine pose problème en raison de sa demi-vie de 15’ (à prélever immédiatement)

  – le taux de tryptase reflète spécifiquement l’activation des mastocytes

  – le test d’activation des basophiles en cytométrie de flux et mesure de CD63 et CD203c :

    valable pour type I (complément des  IgE) aussi pour curares et  produits de contraste iodés  

    très controversé pour quinolones, AINS, aspirine … (non IgE médiés)

Au lit du malade

 biopsie avec IF directe

 tests épicutanés : optimal pour b-lactames et curares (sens.70% spéc.>90%), pas sans danger

 tests de provocation : dangereux

 test de transformation lymphoblastique (CAST) :  pour le type IV

ALLERGENES SPECIFIQUES : APPORT DES RECOMBINANTS

   En quelques décennies, les tests d’allergologie au laboratoire sont passés de

l’utilisation de mélanges incertains, type « poussière de maison » à des

compositions mieux identifiées type « extrait d’acariens » « extrait de cafard »

puis à des protéines purifiées permettant de distinguer, dans un même extrait,

les allergènes mineurs et allergènes majeurs, le stade ultime étant l’identification

des épitopes des protéines  responsables du pontage des IgE.

A ce jour, plus de 1500 allergènes moléculaires ont été produits, généralement

par clonage de bactéries ou de levures.

   Ces allergènes dits recombinants (ou moléculaires)  permettent de préciser

le diagnostic étiologique en allergologie, de comprendre  bon nombre de

réactions croisées, ainsi que de définir le niveau de risque de manifestation

clinique et, parfois, le pronostic de réponse à un traitement.

   Bien que cette nouvelle approche soit vaste et complexe, il est possible de

suggérer pour les non spécialistes quelques pistes simples et facilement

utilisables en pratique courante, basées sur quelques dizaines de tests.

4Elimination des interférences

   A noter d’emblée, un avantage général à l’utilisation de ces allergènes :

 l’élimination des faux positifs inhérents aux CCD.

   Les CCD (Cross-reactive Carbohydrate Determinants) consistent en des

chaines d’hydrates de carbone largement présentes sur les protéines des

plantes et  des invertébrés, et jamais sur celles des mammifères ; ces

CCD quoique susceptibles de produire des IgE chez l’homme (20% des

pseudo-allergies aux pollens, et faux positifs fréquents aux fruits, légumes,

latex, venins d’insectes), ne sont qu’exceptionnellement liés à une clinique

quelconque.  Les recombinants étant produits par des bactéries ou des levures

incapables de fixer des groupements sucrés aux protéines, ce problème d’interférence (faux + clinique) est définitivement réglé par leur utilisation.

4Mise au point des réactions croisées

4Définition du niveau de risque clinique

4Pronostic de réponse au traitement

   Ces points seront traités au cas par cas en prenant pour exemple des allergènes

parmi les plus fréquemment impliqués en clinique : bouleau, graminées, latex,

acariens, chat, arachide, noisette, fruits, œufs, lait, poissons, crustacés …

Pollen d’arbres

Le bouleau    

    Betula verrucosa est l’initiateur de la plus fréquente des allergies aux

 pollens d’arbres en Europe du nord ; on retiendra 3 allergènes d’intérêt :

  rBet v1 = PR10  (Pathogenesis Related -10)

                protéine de transport de stéroïdes,  allergène majeur

  rBet v2 = profiline (protéine liant l’actine) et

  rBet v4 = polcalcine (protéine liant le calcium) allergènes mineurs

rBet v1 est positif dans 100% des allergies au bouleau

    est susceptible d’induire une sensibilité à de nombreuses fagales et rosacées

 en particulier l’homologie de séquence est importante pour les PR10 des arbres

    hêtre, aulne, noisetier, charme ;

 pour la même raison, elle est à l’origine de 70% des allergies alimentaires aux :

     pommes, poires, cerises, kiwis, soja, pois, céleris, tomates, carottes …

      La PR10 est détruite par la chaleur, et donc disparaît des aliments cuits ;

 elle est détruite par les protéases, et en conséquence donne généralement un

 syndrome oral bénin ; toutefois, des taux élevés d’anti-PR10 peuvent constituer

 un facteur de risque sérieux avec noisette, cacahuète, céleri, et surtout soja.

rBetv2 et rBet v4 ont une séquence très conservée dans l’évolution

     et donc sont susceptibles d’induire des sensibilisations croisées très larges.

La profiline,  +  chez environ 20% des polliniques, peu de réactions cliniques

     75-85% de réaction croisée chez les végétaux  banane et melon, …

     faux + aux céréales …

     25-40% de réactivité entre profilines végétales et  fongiques ou animales

La polcalcine est responsable des réactions croisées entre fagales, graminées,

     oléacées, herbacées ; clinique absente ou bénigne. (-> faux + en prick test)

Une positivité à rBet v1 seul : bonne réponse à une désensibilisation.

Si rBet v2 et/ou rBet v4 sont aussi  positifs, les chances de réponse à un

      traitement sont réduites

Bouleau … ou frêne ?

   Le frêne, qui fleurit à la même saison que le bouleau,  peut aussi être à

l’origine d’allergies, quoique beaucoup plus rarement (peu de pollen).

    Allergènes croisants : rBet v2 et v4 (->faux + en prick test au frêne)

    Allergène spécifique : nOle e1

nOle e1 (protéine inhibitrice trypsine), présente une homologie de 70% avec l’allergène des autres oléacées : olivier, troëne, lilas, forsythia

Pollen de graminées, herbacées                                                

La fléole des prés et l’armoise                                                               

Phleum pratense, floraison en juin-juillet, est généralement présentée comme

responsable de la pollinose aux herbacées,  à un moindre degré l’armoise

rPhl p1, b expansine, avec réaction + chez 90% des polliniques à la fléole

rPhl p5, de fonction inconnue, est  + chez 80% de ce même groupe

 La combinaison de ces 2 allergènes majeurs en un  test a été commercialisée

car elle permet d’identifier immédiatement 99% des allergies aux graminées ;

en outre, les individus sensibilisés à ces 2 allergènes seuls sont les meilleurs

candidats à une désensibilisation.

rPhl p7 =  polcalcine   + chez 10% des polliniques

rPhl p12 = profiline     + dans 30% des cas

    déjà cités comme allergènes du bouleau,  ces panallergènes végétaux

 sont des indicateurs de polysensibilisation ; en cas de positivité conjointe avec

 les 2 allergènes majeurs, le pronostic de réponse à un traitement est réduit ; s’ils

 sont seuls positifs, apport au diagnostic et indication de désensibilisation faibles

Artemisia vulgaris : allergène majeur : nArt v1 (PR12 defensin)

                                facteur de risque : nArtv3 (LTP) –voir plus loin.

Le latex

    Apport important dans l’allergie au latex d’hevea brasiliensis 

    Les 3 premières molécules les plus impliquées sont (1, 3, 5) :

rHev b1  facteur d’élongation et

rHev b3  cis-phenyltransferase dont la positivité est très significative,

              avec pour origine le contact des muqueuses (opérées)

rHev b5  protéine de structure acide : son défaut dans des prick tests est à 

             l’origine de faux négatifs

rHev b 6.01  prohevein, rHev b6.02 hevein  indiquent une sensibilisation

        aéroportée (industrie …), leur signification est importante ; la positivité des

        heveines implique aussi souvent une sensibilisation alimentaire, parfois

        sévère,  au groupe banane, kiwi, avocat ; réaction croisée latex-ficus

rHev b12  LTP présente une réactivité croisée avec les fruits et graines

rHev b8 profiline, (20% des allergies au latex)  peu de  pertinence clinique

           reflet de la polysensibilisation aux profilines  des pollens

 rHev b2 beta 1.3glucanase et b13 esterase  rendent compte aussi des faux +

     Si tous les recombinants sont négatifs en présence d’un test latex + : = CCD

Acariens

   Dermatophagoïdes pteronyssinus, par l’intermédiaire de ses déjections,

est l’allergène  bien connu de la poussière de maison.

nDer p1, premier allergène cloné en 1998, est une cysteine protease, allergène

              majeur présentant une réactivité limitée entre acariens.

nDer p2 est une protéine de la famille NPC2 responsable d’une grande réactivité

           croisée entre différentes espèces d’acariens, dont les acariens de stockage.

        L’association Der p1+p2 permet de détecter  95% des allergies aux acariens

rDer p23 (peritrophin-like) très impliqué dans l’asthme

rDer p10 est la tropomyosine d’acariens ; il s’agit d’une protéine liée à l’actine   

         des fibres musculaires des invertébrés ; on retrouve une grande homologie 

         de structure entre rDer p10 et la tropomyosine de blatte (nBla g7), celle de

         crevette (rPen a1), et d’anisakis (rAni s3) ; il s’agit donc d’un marqueur de           

         réaction croisée entre ces groupes.

Orientation pour une immunothérapie :

  Der p1 et 2 + Der p10 –  : bonne réponse

  Der p1 et 2 + Der p10 + : réponse modérée

  Der p1 et 2 – Der p10 + : peu de réponse

Insectes

Les tests moléculaires évitent faux + et faux – :

rApi m1 (une phospholipase) indique une allergie vraie au venin d’abeille

rVes v5   une sensibilisation spécifique aux guêpes (Europe du nord)

rPol d5    spécifique aux polistes (guêpes d’Europe du sud)

 un test négatif pour le venin total de guêpe peut manquer une vraie allergie

 (déficit de l’extrait total en Ves v5 !)

 un faux positif sur venin total est fréquemment du aux CCD

en cas d’allergie connue aux venins d’insectes, il est recommandable de doser

le taux basal de tryptase, reflet de l’activation des mastocytes, et donc bon indicateur de risque anaphylactique

Vertébrés

rFel d1 (uteroglobine) : spécifique du chat 

rCan f1 et rCan f2 (lipocalines) : spécifiques du  chien

rCan f3 et nFel d2 (albumines) : marqueurs de réactions croisées entre  

    mammifères  (voir aussi allergies à la viande)

Noisette, cacahuète                                                                                                                                                                                    

   Un test d’allergie positif à ces fruits secs peut aussi bien indiquer une situation

à très haut risque … qu’un faux positif. Des tests moléculaires permettent ce

diagnostic différentiel crucial.

Noisette

   Le fruit de Corylus avellana présente 3 recombinants d’intérêt.

rCor a1, PR10 représente la sensibilisation la plus fréquente, la moins à risque, et qui permet la consommation des produits chauffés.

rCor a8 fait partie de la famille des LTP (Lipid Transfer Protein),  petites

protéines de défense des plantes contre bactéries et champignons concentrées dans les graines ; résistantes à  la chaleur et aux protéases, ces caractéristiques en font des allergènes très efficaces au niveau gastro-intestinal capables de déclencher diverses réactions systémiques graves, y compris l’anaphylaxie.

 Un test + à  rCor a8 est rare, mais implique donc une situation à haut risque.

rCor a9, légumine, à réaction croisée avec l’arachide et fort risque systémique

Si ces 3 tests sont négatifs (le prick test étant +), on est vraisemblablement

en présence d’une réaction croisée par profiline (voir précédemment)

sans conséquence, ou d’un faux positif du aux CCD

Cacahuète (fruit de Arachis hypogaea, fabacées)

rAra h8, PR10, + dans la majorité des allergies à la cacahuète, avec le bouleau

 pour origine,  risque limité à un syndrôme oral,  tolérance aux produits chauffés

rAra h2 : conglutine, allergène présentant une réaction croisée

               possible avec  les noix et d’autres fruits secs

rAra h6 : 2s albumine, 4 % des allergiques à l’arachide sont monosensibilisés

rAra h3 : 11s globuline (legumine), caractéristiques et réactions croisées  

               identiques à Ara h2

rAra h1 : 7s globuline, (vicilline)

  une sensibilisation à ces protéines de stockage présente un risque systémique

  maximum, mais est heureusement la moins fréquente

rArah9 : LTP (voir ci-dessus Cor a8) un test + est une situation à  risque, y

 compris vis-à-vis des préparations traitées par l’industrie agro-alimentaire

Aliments souvent  cités

Fruits et légumes (en général)

   La mise au point précise de ce type d’allergie alimentaire passe par les recombinants : on retrouve les 3 principales molécules déjà décrites.

   Les premiers fruits impliqués ont été : pêche, pomme, cerise ; puis le reste de

la famille des rosacées : amandes, abricots, poire, prune, framboise, fraise ;

enfin d’autres familles : tomate, carotte, persil …(liste complète sur demande)

PR10 (famille de Bet v1) pour rappel, sensible aux protéases, donc responsable

 au plus d’un syndrome oral bénin, sensible à la chaleur, donc détruite dans les

 jus de fruits pasteurisés, les compotes, confitures. Souvent initiée par le pollen

 de bouleau, cette allergie concerne généralement les européens du nord.

 Recombinants utilisables : Mal d1 (pomme), Pru p1 (pêche), Fra a1 (fraise) …

  (liste complète sur demande) ; en pratique, tester Bet v1 !      

Profiline, panallergène végétal déjà décrit associé à un risque  faible (sauf litchi)            

  se retrouve plutôt dans les allergies alimentaires des européens du sud.

Recombinants correspondants  Mal d4, Pru p4, Lyc e1 (tomate), Cuc m2(melon)

LTP (Lipid Transfer Protein)  décrite chez la noisette (voir plus haut : Cor a8)

 et  la cacahuète (Ara h9), stable à la chaleur, donc active même dans les

 préparations cuites, à risque systémique ;  localisée dans la pelure et la graine.

 Cette allergie pourrait être déclenchée par le pollen d’armoise ou de platane

 (européens du sud) et l’usage du cannabis (résine d’une graine) :

 à tester Pru p3 (pêche), avec homologues dans divers fruits à noyau et pépins.

Soja (Glycine max)

rGly m4 (PR10)

      Le soja se répand largement au niveau mondial comme source de protéines ;

chez les européens du nord, fréquemment sensibilisés à la PR10 de bouleau, on

considère que plus de 10% de la population pourrait développer une réaction

à la PR10 du soja, y compris des réactions sévères (cette PR10 est plus stable) ;

cette sensibilisation peut ne pas apparaître au niveau du test IgE soja total (f14) ;

elle est à craindre en cas de consommation importante de lait de soja.

nGly m5 (conglycine) et Gly m6 (protéines de stockage)

       Une sensibilisation à ces protéines résistantes à la chaleur et aux protéases représente un risque élevé de réactions systémiques, y compris avec les préparations de l’agro-alimentaire où elles sont largement représentées ;

      sensibilisation croisée possible avec les protéines homologues de l’arachide

(Ara h1 et h3)

Aliments d’origine animale

Blanc d’œuf

 nGal d1 (ovomucoïde)

   allergène majeur, très allergénique, stable à la chaleur

       4 négatif : risque clinique faible, tolérance aux œufs cuits 

       positif :  risque  plus élevé, y compris œufs cuits, et persistance à vie

nGal d2 (ovalbumine)

   dénaturé par la chaleur

   des vaccins contiennent des traces de protéines d’œufs, surtout l’ovalbumine

nGad d4 (lysozyme)

    utilisé comme conservateur (E1105) dans des fromages, vins, et médicaments

Poissons

rCyp c1 et Gad c1 (parvalbumines)

  >80% des épitopes de ces protéines sont présents dans l’ensemble des poissons

  (mer ou eau douce), à l’exception du thon, maquereau, espadon

  résistent à la chaleur et aux protéases  >  risque systémique très important.

Lait

nBos d4 (a-lactalbumine) et

nBos d5 (b-lactoglobuline) : tous deux allergènes majeurs

nBos d8 (caséine), allergène mineur : en cas de positivité, on peut s’attendre à 

    des réactions aux laits persistantes, et même aux viandes de diverses espèces.

Fruits de mer 

rPen a1 (Pennaeus aztecus – crevette)

  tropomyosine , protéine contractile présente chez tous les invertébrés,

  résistante à la chaleur, réactivité croisée dans l’ensemble de l’ordre,

  permet donc de tester une sensibilisation à l’ensemble des crustacés, et, dans

  une moindre mesure, aux mollusques ; également impliquée dans l’allergie à

   anisakis (consommation de poisson cru)

  La sensibilisation à la tropomyosine peut donner des réactions systémiques

NB : la sensibilisation aux fruits de mer implique dans certains cas d’autres

  protéines, non encore identifiées > des tests non moléculaires restent utiles

Les viandes

   On peut identifier 3 types d’allergie à la viande par les tests suivants :

a-GAL

  Récemment décrite, la sensibilisation au galactose a-1,3 galactose (a-GAL),

oligosaccharide présent chez tous les mammifères sauf les singes et humains ;

sans doute initiée par une morsure de tique ( tractus digestif riche en a-GAL) ;

réaction généralement sévère, et, de façon très atypique, tardive (3 à 6h) après ingestion de viande de mammifère exclusivement, parfois de lait, ou gélatine,

favorisée par l’exercice physique et l’alcool  ; cettesensibilisation explique aussi les chocs anaphylactiques après perfusion de l’antitumoral cetuximab (qui contient un épitope a-GAL) ; les prick-tests aux extraits de viande sont négatifs

-> ce diagnostic est très généralement manqué !

Bos d6 (albumine bovine)

Bos d7 (immunoglobuline bovine)

Gal d5 (albumine de poulet)

   Sensibilisations diverses aux viandes, rarement sévères, concernant plutôt les enfants

Fel d2

  S’observe dans le syndrome porc-chat, parfois sévère endéans l’heure, par sensibilisation initiale à l’albumine de chat.

RESUME

Aliments d’origine végétale :

                                         (labiles)                                                (stables)

clinique croissante :  CCD < profilines < PR10 < LTP < protéines de stockage

Allergènes à risque :

 Végétaux       :   LTP (graines), protéines de stockage (graines)

 Dans le latex :   hévéines, phényltransférase, facteur d’élongation

 Les œufs :         ovomucoïde

 Les poissons :   parvalbumines

 Fruits de mer :  tropomyosine

 Viandes         :  alpha-Gal, albumines

 Venins           :  phospholipase, Ves v5

INTOLERANCE(S)  AU  BLE

    Medias et  réseaux sociaux  véhiculent une certaine confusion  sur les dangers supposés des céréales : base de l’alimentation humaine depuis quelques millénaires, elles sont aujourd’hui promues au rang de  problème alimentaire.

   Il existe deux entités physiopathologiques bien reconnues et objectivables par des tests,

et une 3ème plus hypothétique à l’origine du florissant marché du sans gluten.

1. La maladie coeliaque   (prévalence : de l’ordre de 1%)

   Pathologie auto-immune induite par les gliadines, peptides composants du gluten (fraction protéique insoluble du blé  permettant la panification).

    Maladie typiquement chronique, de symptomatologie parfois évidente dès l’enfance, mais évoluant aussi souvent à bas bruit avant un dépistage chez un sexagénaire ; les caractéristiques cliniques peu spécifiques relèvent de problèmes de malabsorption ; à terme l’évolution peut être mortelle.

    Au labo, on dispose depuis plusieurs années de tests  sensibles et spécifiques :

 ac.  IgA anti-transglutaminase tissulaire (antigène de l’endomysium, ancien test par IF sur lame),

        IgA anti- gliadine déaminée, les plus utiles en suivi de traitement d’éviction,

        IgG anti-gliadine déaminée, chez l’enfant et dans  les déficiences en IgA (association fréquente)

En cas de test douteux, rechercher le phénotype HLA DQ2/DQ8. Confirmer par une biopsie.

Les tests peuvent manquer les stades précoces (Marsh I et II)

2. L’allergie au blé   (prévalence <1%)

     Hypersensibilité allergique de type I (médiée par IgE), immédiate (1 ou 2h. au plus) ;

 manifestations très diverses : troubles digestifs, respiratoires, de urticaire à l’anaphylaxie .

     Tests de laboratoire : recherche d’IgE spécifiques

Extrait total de blé   (F4)

   En raison du nombre de protéines  allergéniques  potentielles, et de la réactivité croisée avec des allergènes d’autres graminées, les tests basés sur cet extrait total (de composition non standardisée) donnent des résultats aléatoires et de faible spécificité diagnostique.

    Des tests positifs sans pertinence clinique sont  à craindre avec régime d’exclusion inutile du blé, en raison de réactivité croisée  fréquente (>65%) avec les profilines des graminées  ainsi que les positivités sans signification clinique dues aux CCD (Cross-reactive  Carbohydrate Determinant)

    On gagne toujours en information en utilisant des tests basés sur des allergènes moléculaires :

Omega-5-gliadine    (Tri a 19  – f416)

      à tester en particuler en cas d’anaphylaxie intervenant à la suite d’un effort ; mais aussi chez  

   l’enfant avec eczéma ; aussi dans l’asthme du boulanger

Alpha-amylase inhibiteur  (k87)

      peut être impliqué aussi bien dans la maladie du boulanger que dans l’allergie alimentaire

LTP  -lipid transfer protein   (tester par ex. Pru p3)

      asthme du boulanger et problèmes alimentaires , associé à des formes  sévères

Gliadine  (f98)

       teste les gliadines  alpha, bèta, gamma et omega

    marqueur de risque de réactions systémiques,  et de persistance de l’allergie au blé

 3. Intolérance au gluten

   Syndrome hypothétique (pas de tests pour l’objectiver) actuellement fréquemment rapporté.

   Hypothèses : les nouvelles variétés de blé produisent moins de gluten, mais celui-ci serait moins digeste ; préférer le pain au levain (la fermentation plus longue donne un gluten plus digeste).

 Soit encore : altération du microbiote intestinal par l’exposition aux herbicides (à suivre …)

ALLERGIE AUX ACARIENS

     La sensibilisation aux acariens domestiques Dermatophagoïdes pteronyssinus (DP) et  Dermatophagoïdes farinae (DF) est bien connue pour être une cause des plus fréquentes dans les allergies respiratoires.

    A ce jour, les tests de labo les plus efficaces pour la mise au point d’une sensibilisation aux acariens étaient basés sur trois tests d’allergènes moléculaires :

Der p1 (cysteine protease), le premier allergène purifié (1980), très spécifique de DP et

Der p2 (NPC2), plutôt marqueur inter-espèce (aussi les acariens de stockage).

    Ces deux allergènes majeurs sont impliqués chez environ 95 % des patients allergiques aux acariens ; ils sont associés à l’asthme et aux rhinites.

    Ces tests identifient en outre les patients pouvant être spécifiquement ciblés pour une immunothérapie allergénique (ITA) aux acariens.

Der p10 (tropomyosine d’acarien) : une sensibilisation à cette protéine exclut plutôt une candidature à une ITA ; elle implique une polysensibilisation aux tropomyosines des invertébrés, avec un risque, par exemple de développer une allergie aux cafards, ascaris, intolérance alimentaire aux fruits de mer …

Nouvel allergène disponible

   Der p23 (peritrophin-like protein)

   Cette protéine est présente à la surface des particules fécales des acariens , forme aéroportée principale des allergènes d’acariens ; particules qui portent aussi Der p1, alors que Der p2 est présent surtout dans le corps.

   Allergène majeur associé à l’asthme.

   Les trois quarts des allergiques à DP sont sensibilisés à Der p23 ; la capacité de cet allergène à activer les mastocytes est environ dix fois supérieure à celle de Der p1 ;     Der p23 et Der f23, son homologue de DF, ont 87 % d’identité de séquence, ce qui implique une bonne réactivité croisée.

    Tester en plus les IgE anti-Der p23 permet donc d’identifier la plupart des patients dont les symptômes ne relèveraient pas de Der p1 ou p2 ; en effet une minorité de ces cas est mono-sensibilisée à Der p23.

    On notera qu’une étude récente indique qu’une sensibilisation à Der p1 et  p23 avant l’âge de 5 ans est prédictive d’un asthme à l’âge scolaire, le risque étant corrélé au taux d’anticorps.

    Il est en outre primordial de connaître le profil de sensibilisation propre au patient pour sélectionner le traitement ITA optimal.

Nomenclature INAMI : dosage d’IgE spécifique, 6 maxi

ACIDE FOLIQUE

Prélèvement  à jeun 

L’acide folique sérique (Sfol) augmente après un repas (source d’acide folique) ;

l’acide folique érythrocytaire (Efol) est plus stable (non influencé par l’apport du jour) ; cependant, cette observation mise à part,  globalement on observe une bonne corrélation entre les taux de Efol et de Sfol ; le dosage de Efol, étant par ailleurs d’une maitrise analytique délicate, ne présente donc pas un intérêt

évident sur celui de Sfol.

Révision des valeurs de références

  Les anciennes normes de la littérature ont été revues à la hausse, sur base

d’études d’une large cohorte, pour aboutir à la notion de valeurs recommandées

(raisonnement du même type que pour la vitamine D).

  En effet, si l’on met en parallèle volume globulaire moyen (VGM) et Sfol,

on observe déjà une augmentation de VGM pour des valeurs de Sfol <5 mcg/l ;

si l’on corrèle à l’homocystéine, on voit celle-ci déjà monter pour Sfol <4.8

  Notons en outre que la carence en Sfol est globalement corrélée à celle en

vitamine B12 (carences d’absorption conjointes), même si, théoriquement,

Sfol est plus sensible aux déficits d’apport, car peu de réserves disponibles,

contrairement à la vitamine B12 (plusieurs mois de réserves)

Situations de carence

Apport réduit : alcool, maladie coeliaque, personnes âgées, résection jéjunale …

Besoins augmentés : grossesse, allaitement, processus tumoraux …

Antagonistes : trimethoprime, hydantoïnes, glucophage, anti-métabolites …

Pertes : anémies hémolytiques

D’un point de vue clinique il est remarquable que des troubles neurologiques

divers apparaissent en premier lieu, les troubles cognitifs des personnes âgées

étant par exemple corrélés à leur taux de Sfol ; certains états dépressifs peuvent

être améliorés par une supplémentation.

Se développe ensuite l’anémie arégénérative à VGM augmenté.

Valeurs recommandées :   Sfol > 6 mcg/l, à jeun

Une nouvelle direction au Labo

Nous sommes ravis de vous annoncer l’arrivée d’une nouvelle direction au sein de Laboratoire Bauduin à partir d’octobre 2023. Le laboratoire reste inscrit dans une vision de soins belges, indépendante de toute multinationale, proche et au service des usagers loco-régionaux.

Cette transition marque le début d’un chapitre stimulant pour laboratoire, et nous sommes convaincus que sous la direction de cette nouvelle équipe, nous continuerons à prospérer, à innover et à exceller dans tous les domaines de notre activité. Restez à l’écoute pour plus de détails passionnants à mesure que nous avançons vers de nouveaux horizons.