Historique
(1964) Nienhuis : facteur anti-périnucléaire > (1979) Young : anti-kératine
> (1993) Simon : anti-filagrine > (1998) Schellekens : anti-citrulline
> (2001) Masson … : anti-peptides citrullinés (cyclic citrullin peptide CCP)
> (2009) les ac. anti-CCP (CCP) sont remboursés par l’INAMI
Physiopathologie (probable)
La citrullination de la filagrine, du fibrinogène, de la fibronectine et d’autres protéines présentes au niveau des articulations augmente l’affinité de celles-ci pour les molécules HLA-DR4 et DR1 (= facteur génétique dans la PR) :
s’ensuit un appel lymphocytaire, production d’ac. anti-citrulline et réaction immune auto-entretenue.
Intérêt clinique
Les CCP sont actuellement inscrits, au côté du facteur rhumatoïde (FR), parmi les critères de classification de la PR.
Le FR est un marqueur sensible (présent dans 70 à 80% des PR), mais très peu spécifique : il s’observe couramment, quoique à taux faible, dans les infections virales chroniques, les cirrhoses et maladies auto-immunes diverses, ainsi que y compris chez 10% d’individus réputés sains.
A l’inverse, les CCP ont une sensibilité moindre vis-à-vis de la PR, mais une
spécificité élevée (>90%) ; de plus ils sont un marqueur très précoce (peuvent être présents >10 ans avant les premiers symptômes) et sont associés aux formes les plus agressives de PR. Ces caractéristiques en font un test diagnostique de choix, sachant l’intérêt d’instaurer un traitement avant développement des lésions. En revanche, l’intérêt du suivi des CCP en thérapeutique n’est pas établi
(INAMI : maxi 1x/6 mois)
Des études récentes ont montré que l’on détecte des CCP dans les cas de lupus associés à une polyarthrite érosive (de l’ordre de 10% des cas)
On retiendra
En cas de FR connu positif (sensible mais peu spécifique vis-à-vis de la PR),
tester les CCP apporte une valeur prédictive positive (VP+) considérable :
VP+ (RF+) = 56% devient VP+ (RF+) et (CCP+) = 99.5% vis-à-vis d’une PR.