Mycoplasma genitalium (MG) est une bactérie faisant partie des firmicutes, classe des mollicutes. Une de ses particularités est son génome, l’un des plus petits connus, le premier à avoir été séquencé ; la bactérie est de très petite taille, dépourvue de paroi rigide. Une autre de ses particularités est d’adhérer aux cellules épithéliales du tractus uro-génital humain, où elle est ensuite rapidement internalisée.
Pouvoir pathogène
La science suit souvent l’évolution des techniques ; MG est maintenant considérée comme à l’origine d’une MST émergente : inconnue il y a 20 ans , car elle est très difficilement cultivable, elle peut facilement être détectée aujourd’hui par une technique PCR en routine.
A la différence de M. hominis et M. urealyticum, plutôt considérés comme commensaux, MG apparaît comme nettement pathogène. La pathologie induite semble remarquablement analogue à celle de Chlamydia trachomatis (CT)
Chez la femme, à l’infection vaginale ou à l’urétrite, succèdent : cervicites, endométrites, salpingites, avec pour conséquences fausses couches, stérilité tubulaire, et ultérieurement encore PID, arthrites … L’infection peut aussi être asymptomatique.
Chez l’homme, aux urétrites aiguës et chroniques, succèdent épididymites, prostatites, réduction de la fertilité.
Les prévalences citées dans la littérature varient de 1 et 4% (population générale) à 40% (groupes à risque) ; dans notre labo on observe 2.5% sur 2500 tests (plannings)
En pratique au labo
Qui tester ?
Les patients asymptomatiques, mais à comportement sexuel à risque.
Les urétrites d’origine inconnue, les prostatites …
Les partenaires d’un patient infecté
Il semblerait logique d’associer systématiquement cette recherche à celle de CT
MG est détecté dans notre laboratoire par PCR de routine (en même temps que CT, gono, trichonomas) ; comme cet examen n’est pas prévu dans la nomenclature, quoi que d’un intérêt médical certain, il est effectué gratuitement si une PCR est demandée pour CT et/ou gono. Le site de prélèvement peut être l’urine, le vagin, le rectum, la gorge …
Traitement
MG présente une rapide capacité à développer une résistance aux anti-microbiens.
L’azithromycine en dose unique (1.5g) n’est plus recommandable (jusque 40% d’échecs) ; 500 mg le premier jour suivis de 250/j pendant 5 jours semblent plus indiqués ; les quinolones de première génération doivent être abandonnées, mais la moxifloxacine 400 mg/j pendant 10j donne d’excellents résultats en cas d’échec aux macrolides; la doxycycline 100mg à raison de 2x/j sur 14j ne fait pas consensus ; il en est de même pour la pristinamycine, 1g 4x/j pendant 10j. En tous cas, un contrôle est recommandé après 3 à 4 semaines. On se souviendra qu’un traitement en échec est souvent imputable au(x) partenaire(s).