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MYOSITES  AUTO-IMMUNES

Bien que maladies rares (prévalence 14/100 000, incidence 1,8/100000/an), il importe de  ne pas les méconnaitre, car en l’absence de traitement elles peuvent  évoluer rapidement vers des dommages irréversibles. Toutes se manifestent par des douleurs musculaires avec perte de force bilatérale et symétrique  à la racine des membres .  Y penser en cas d’élévation inexpliquée des CPK !

Les autres atteintes possibles sont : cutanées, pulmonaires, cardiaques, articulaires ; parfois, association à un cancer.

A la différence des connectivites, le laboratoire peut souvent faire à lui seul le diagnostic ; en outre,

les auto-anticorps (AA) observés identifient 5 types d’atteintes au pronostic très différent.

Caractéristiques, et fréquence relative des 5 types de myopathies auto-immunes

AA spécifiques ,  les anti-synthétases : Jo1( histidyl-tRNA synthétase) est le plus fréquent (80 % des cas), il pose à lui seul le diagnostic (spécificité 100%) ; à noter que dans la moitié des cas, le test de screening en immunofluorescence est négatif !

 L’intérêt des autres AA  est de caractériser les 5 sous-types :

1. Dermatomyosite (20%) surtout chez la femme, parfois les enfants

      avec atteintes cutanées ; CPK parfois normales ; AA spécifiques 70 % cas

    Mi2+ (20-30 % des adultes, 10 % enfants) de bon pronostic, association à :

    TiF1gamma+ (20 % adultes, 30 % enfants) atteinte cutanée, et cancers (>60 % des adultes)

    MDA5+ (<13 %, 48 %asiat.) att. sévères cutanée, articulaire et pulmonaire, de mauvais pronostic

    NxP2+ (17 % ad. 25 % enfants) att. cutanée, articulaire, musculaire sévère, dysphagie, cancers …

    SAE-1et 2+ (6 à 8 % des DM) atteinte cutanée, musculaire variable >dysphagie, fièvre

2. Myopathie nécrosante immuno-médiée (10%)

   HMGCReductase+  (50 % des cas) associée à la prise de statines dans >1/2 cas

    SRP+  (4-8 % des cas) 90 % spécif.,  + fréquent chez africains et asiatiques, de mauvais pronostic,

    myocardites, atteinte exclusivement musculaire sévère en l’absence de traitement

3. Myosites à inclusions (rares)

   faiblesse musculaire progressive, vers la dysphagie, résiste aux corticoïdes et immunosuppresseurs

    cN 1A+  (60 % des cas) spécificité 80 %, ac. très récent, mauvais pronostic

4. Myosites à syndrome de chevauchement, les plus fréquentes

   -association au syndrome des anti-synthétases, 60 % des cas

    pas de cancer associé

    les atteintes dépendent des AA observés

    Jo1+  (25 % des cas) spécificité 100 % ; atteinte musculaire prédomine, aussi cutanée (Raynaud), 

                    pulmonaire (65%), articulaire (70%) a  le meilleur taux de survie

    Pl7+ (12 % des cas) spéc. 100 %; att. musculaire (45%) et pulmonaire (80%)> de mauvais pronostic

    Pl12+(alany-tRNA synth.) (3 % des cas) atteinte pulmonaire (90%) de mauvais pronostic

    Oj (isoleucyl- ) et EJ (glycyl-tRNA synth)+ : très rares  <2 % des myosites

   -association sclérodermie

    PM-Scl75 et 100 +  (50 -70 % des cas) atteintes cutanée, articulaire, pulmonaire,  bon pronostic

    KU+  peu spécifique, (19 % des syndromes chevauchement) 1-7 % des myosites, mauvais pronostic

    SSA52 + pas spécifique, avec Jo1  (56-72 % ) : pronostic  mauvais

5. Polymyosites (10%)

    atteinte musculaire uniquement ; diagnostic d’exclusion si pas classées sous 1 à 4